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Anita
Grasset, 324 p.

titre original : "Anita cubierta de arena", Alfaguara, Buenos Aires, 2003.

 
 
   

 

« Garibaldi, la femme »,
Le Nouvel Observateur, 14 avril 2005
Frédéric Vitoux

Il existe peut-être une vie plus aventureuse encore que celle de Garibaldi, qui, avant de débarquer à Marsala avec ses Mille en 1860, de délivrer la Sicile de son roi bourbonien puis de rattacher le sud de la péninsule au nouveau royaume d'Italie, avait fait le coup de feu en Amérique du Sud, d'une révolution à l'autre, au Brésil, en Uruguay, à la tête de soldats de fortune, grisé par ses rêves nationaux, émancipateurs et républicains. Ce serait celle de sa compagne, bientôt son épouse, cette mulâtresse indomptable, Anita, qu'il aperçut un jour par sa longue vue sur une plage brésilienne, en 1840. Anita, négligeant un premier mari, n'allait plus le quitter, chevauchant, combattant et naviguant avec lui, lui donnant plusieurs enfants, découvrant l'Italie en 1848 avant de mourir de fièvre et d'épuisement sur une plage de l'Adriatique un an plus tard, auprès de Garibaldi et de ses hommes traqués alors par les soldats autrichiens. Une vie comme un roman ? Eh bien, justement, Alicia Dujovne Ortiz en a fait un roman qui sent le cuir, la sueur, l'odeur de la poudre, où l'on respire le vent de la pampa, les désillusions de la politique, l'étrangeté des passions amoureuses et la ferveur des idéaux inaccessibles.

     

 

 

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